Fondation Un Coeur

Les particularités du système cardiovasculaire des oiseaux et les moyens médicaux de son exploration

 

 

Les oiseaux sont une classe d’animaux vertébrés, bipèdes, ayant des ailes et un bec. Ils font partie de la lignée des dinosaures théropodes et présentent certaines caractéristiques anatomiques de ce groupe. Leur système cardiovasculaire possède des particularités liées à cette classe.

 

 

Particularités anatomiques

Le cœur est un organe assez volumineux chez les oiseaux, comparé à d’autres animaux, puisqu’il peut représenter jusqu’à 2,4% du poids total chez un oiseau-mouche, contre 0,25 à 0,5% chez des espèces non-volatiles. Il se trouve dans la partie crâniale de la cavité thoraco-abdominale sur la première moitié du sternum en position quasi-horizontale, s’étendant de la 2ème à la 5-6ème côte.  La fréquence cardiaque a la particularité d’être élevée chez ces animaux, pouvant atteindre, en vol, jusqu’à 1 000 battements par minute (bpm).

Le cœur des oiseaux possède 4 cavités, comme celui des mammifères. La circulation est double et complète. Nulle part dans l’organisme il n’y a mélange du sang veineux et artériel. Mais contrairement aux mammifères, c’est l’arc artériel droit qui devient la crosse aortique et non le gauche. D’autres particularités anatomiques existent chez ces animaux, comme la présence d’un plexus incubateur. Il s’agit d’un réseau de vaisseaux très dense, en région ventrale dans la peau, particulièrement développé chez les femelles, et qui permet une forte augmentation de la température du nid lors de l’incubation des œufs.

Appareil circulatoire des oiseaux (Crédit : cosmovisions.com)

 

Contrairement aux mammifères, les hématies (ou globules rouges) des oiseaux possèdent un noyau.

Hématies oiseau (Crédit : Pierron éducation)

 

Moyens d’exploration

  • Radiographie:

Le cœur des oiseaux peut être visualisé par radiographie. Cependant, on ne le verra pas en entier puisque sa pointe (encore dénommée apex) est encastrée entre les lobes du foie. Sur les radiographies ci-dessous (Figure 1), le cœur est en 16 et le foie en 17 pour la radiographie de face, en 8 et 9 pour la radiographie de profil. On constate donc que l’apex du cœur n’est pas visible en totalité, ni sur la vue de face ni sur celle de profil. La radiographie peut tout de même permettre de détecter une augmentation de la taille du cœur (ou cardiomégalie), des signes d’œdème pulmonaire ou d’épanchements lorsque les maladies cardiaques sont évoluées Cet examen reste cependant non spécifique et ne peut apporter que des éléments de suspicion de maladie cardiaque, dont le diagnostic de certitude passe par l’échocardiographie.

 

Figure 1 : Radiographie de la cavité cœlomique (ce qui correspond chez les oiseaux à la cavité thoracique + la cavité abdominale)  de face et de profil d’une amazone à ailes oranges (Crédit : Thèse du Dr vétérinaire GOULET Laureen, ENVT, 2018)

 

L’angiographie par fluoroscopie est également possible chez les oiseaux. Il s’agit d’une radiographie du cœur et des vaisseaux réalisée après injection d’un liquide opaque aux rayons X dans ces derniers, ce qui permet de les visualiser en temps réel. Cette technique d’imagerie est néanmoins à l’heure actuelle supplantée par l’échocardiographie.

 

  • Échocardiographie:

L’échocardiographie permet d’évaluer la morphologie du cœur et sa cinétique en temps réel, comme chez les mammifères. Cependant, la présence des sacs aériens entourant le péricarde chez les oiseaux, gênent la propagation des ultrasons. Ainsi, les examens échocardiographiques sont particuliers chez ces animaux, nécessitant de positionner la sonde en regard du foie et non du cœur. Un examen Doppler peut être couplé à l’échocardiographie afin d’analyser, entre autres, la vitesse et la direction des flux sanguins.

 

  • Scanner :

Le scanner permet de visualiser le cœur et les vaisseaux des oiseaux. Cet examen donne, notamment, une excellente évaluation de tous les vaisseaux principaux et est indiqué lors de suspicion de maladie vasculaire comme l’athérosclérose chez le perroquet.

 

  • Électrocardiogramme (ECG) :

L’ECG, permettant l’analyse de l’activité électrique du cœur, repose sur les mêmes indications que chez l’homme et les mammifères : principalement l’exploration des arythmies cardiaques. Il permet également de calculer la fréquence cardiaque, ce qui est appréciable  chez les espèces pour lesquelles elle est trop élevée et donc difficilement calculable à l’auscultation.

  • Autres examens :

Chez les oiseaux, la pression artérielle peut être mesurée par mesure  à l’aile par exemple.

La coelioscopie peut également être pratiquée sous anesthésie, permettant d’observer directement le cœur et certaines artères. Cette technique est rarement utilisée car l’échographie permet déjà d’obtenir beaucoup d’informations.

 

Source :

  • Thèse vétérinaire sur la pathologie cardiovasculaire des oiseaux de Graham Zoller, ENVL, 2013
  • Thèse vétérinaire sur la mise en place d’un atlas radiographique pour les oiseaux, Laureen Goulet, ENVT, 2018